Une image vaut mille mots
Pourquoi, aujourd’hui, faire trop long pose-t-il problème ? Pourquoi changer, alors que nous avons toujours fait détaillé et sérieux ?
D’abord, parce que notre modèle économique a changé. L’idée prend le pas sur le processus, le cerveau droit sur le gauche, l’intuition sur le rationnel… Ensuite, et oui, parce que nous sommes à l’heure du numérique et d’Internet : nous sommes devenus impatients et addicts à l’instantanéité.
Nous avons l’habitude de récupérer l’information souhaitée en quelques clics. Cette rapidité nous rend intolérant vis-à-vis de ceux et celles qui ne savent pas délivrer une information condensée rapidement.
RÉSEAUX SOCIAUX : LES NOUVEAUX DOUDOUS
Bon nombre des développeurs de la Silicon Valley sont issus du « Persuasive Technology Lab » de l’université de Stanford. Crée en 1998, sa mission est d’utiliser les méthodes de la psychologie expérimentale pour démontrer que les ordinateurs peuvent changer la pensée et le comportement de manière prévisible. Le succès d’une application telle que Facebook renvoie tout simplement à la routine et la fameuse boucle d’habitude. Une application réussie déclenche deux processus : une envie et une réponse automatique à cette envie. Ces envies peuvent être générées par une émotion négative, telle que l’ennui, la solitude ou la frustration, qui nous rendent irritables.
De tels sentiments poussent souvent à une action sans importance pour dissiper la sensation négative. Comme l’explique Nir Eyal dans son ouvrage Hooked, how to build added forming products notre déclencheur se résume en un acronyme : FOMO (Fear of Missing Out), c’est-à-dire la peur de manquer quelque chose d’important. Le réseau social soulage cette appréhension en nous permettant de nous sentir instantanément connectés et approuvés, donc en vie et importants!
Cette addiction à l’instantanéité s’est faite souvent malgré nous : les outils numériques que nous utilisons sont créés de telle sorte que nous ne puissions plus nous en passer.
Selon Stéphane Hugon, Docteur en sociologie et chercheur au CEAQ (Centre d’Études sur l’Actuel et le Quotidien) : « Notre tradition du texte a pris un coup dans les années 1990. D’iconoclastes, car nous rejetions les images supposées porteuses de mensonges, nous sommes devenus iconodules : ce sont les images qui font circuler les idées. Toutes les idées, à condition d’être appropriables immédiatement, se valent ».
Article extrait de Management Game 2
Disponible juste ici :